Mutations dans 22 gènes associées à la SLA sporadique dans une vaste étude de groupe

08-07-2022

Une étude récente a identifié 22 gènes communément mutés dans des patients de SLA sporadique qui n’avaient pas encore été associés à la maladie.
La présence de telles mutations peut aider à évaluer le risque de développement de SLA, permettant aux patients d’être diagnostiqués plus tôt – parfois avant l’apparition des symptômes – et “de se battre contre la maladie en bénéficiant d’une intervention thérapeutique précoce,” écrivent les chercheurs.
Un plus grand nombre de mutations dans ces gènes semble prédire un risque plus élevé de SLA. Des patients présentant au moins 18 mutations dans les 22 gènes identifiés ont 99% de chances de développer une affection neurodégénérative progressive, a révélé l’étude.
La présence de mutations dans plusieurs de ces gènes démontre aussi que les causes de SLA sporadique peuvent être complexes et multifactoriels, note l’équipe de recherche.
“La capacité de détecter et de diagnostiquer la SLA avant l’apparition des symptômes et le début des conditions pathologiques est indispensable pour la prolongation de la durée de vie du patient, la compréhension des mécanismes de la maladie et la conception de thérapies visant une intervention précoce,” indiquent les chercheurs.

“Ces résultats sont optimistes pour l’utilisation d’un screening génétique dans les diagnostic et traitement précoces en matière de SLA,” ajoutent-ils.
L’étude intitulée “Novel Genetic Signatures Associated With Sporadic Amyotrophic Lateral Sclerosis” a été publiée dans Frontiers in Genetics.
Environ 5% à 10% des cas de SLA sont familiaux, soit hérités d’un membre de la famille qui est également touché par la maladie. Les cas restants sont considérés comme sporadiques. Aucun historique familial n’a été identifié pour ces cas-là, même si des facteurs génétiques peuvent toujours jouer un rôle dans le développement de la maladie.

Un screening génétique visant les mutations à risque associées à la maladie peut être réalisé avant l’apparition des symptômes et peut permettre d’établir un diagnostic précoce ainsi qu’un traitement plus efficace de la maladie. Or, de tels screenings sont fortement limités aux gènes communément associés à la SLA familiale, et des gènes simples ou des combinaisons de gènes pouvant contribuer à la maladie chez les 90% restants des patients restent élusifs.
Afin de détecter de nouveaux gènes associés à la forme sporadique de la maladie, une équipe de chercheurs de Pluripotent Diagnostics au Colorado a analysé des données de séquençage génétique de 542 patients de SLA sporadique fournies par le consortium Answer ALS, le plus grand partenariat de recherche occupé à chercher un traitement pour la SLA.

À des fins de contrôle, des données de séquençage de 911 bénévoles en bonne santé ont également été fournies par Answer ALS et par l’Alzheimer’s Disease Neuroimaging Initiative.
Les chercheurs se sont en particulier focalisés sur la recherche de mutations génétiques apparaissant dans au moins 21% des patients. Cette analyse a permis d’identifier 23 mutations dans 22 gènes différents qui n’ont pas été retrouvées chez les bénévoles en bonne santé.
L’équipe s’est ensuite penchée sur la question de savoir si les gènes pouvaient être utilisés comme un outil diagnostique pour la SLA. Ils ont constaté que la majorité des patients atteints de SLA sporadique présentaient au moins un, voire davantage des 23 mutations identifiées. Plus le nombre des mutations était élevé dans une personne, plus il était probable qu’elle soit atteinte de SLA.

Plus de la moitié des patients atteints de SLA sporadique présentaient des mutations dans au moins 17 des 22 gènes identifiés, ce qui était associé à 99% de chances de développer la SLA.
Cependant, les mutations dans ces gènes n’étaient pas corrélées à des caractéristiques cliniques, y compris le sexe, l’âge, l’apparition des symptômes et l’invalidité associée à la maladie.
“Nous avons identifié 22 gènes qui, sous forme mutée, sont fortement associés au développement de la forme sporadique de SLA. Ces mutations génétiques n’avaient pas encore été corrélées à la SLA auparavant, quoique leurs produits protéiques soient souvent impliqués dans des processus dérégulés chez des patients de SLA,” indique l’équipe.

 

 

Traduction: Vicky Roels
Source: ALS News Today
 

Share