Ramer 100 km au bénéfice de la Ligue SLA
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Réaliser un record mondial de marathon et de semi-marathon en poussant un patient atteint de la SLA dans une chaise roulante? Ronny De Cocker l’a fait sans problèmes. Des raisons médicales l’empêchent de se battre à fond dans des courses à pied. C’est pourquoi il se prépare entretemps à battre un record dans un autre sport. De nouveau, la Ligue SLA en bénéficie.
“Mon premier marathon remonte à 2002 et entretemps, j’en compte 15 à mon palmarès. Après quelques marathons, conseillé par ’un ami, je m’y suis vraiment consacré, il a dû constater que j’étais plutôt doué. En 2006, mon premier marathon en moins de 3 heures fût un fait. Cela m’a donné une envie irrésistible et 2007 fut l’année de 3 marathons parmi lesquels celui de New York où je me sentait vraiment marteau. Je m’ai du épuiser trop à fond et me suis dit : fini tout ça. Mais, n’ayant pas su résister en 2011, j’ai repris et couru le marathon de Berlin en 2h42’32’’, ce qui était plutôt bien pour un homme âgé de 49 ans”.
Quand avez-vous commencé à courir pour la bonne cause?
En 2015, j’ai fêté mes 50 ans et je voulais faire quelque chose d’exceptionnel. J’ai opté pour le Marathon des Sables, une course de 250 km dans le désert au sud du Maroc. Il est prévu de faire cette course pour la bonne cause. J’ai choisi NEMA, organisation qui aide des personnes souffrant d’une maladie musculaire. Le but était d’attirer l’attention nécessaire de la presse mais cela n’a pas marché, car celle ci n’était pas du tout intéressée. Apparemment, le nombre de Belges qui courent le Marathon est trop élevé. Entretemps, j’avais contacté Antonio Ventriglia, un patient atteint de SLA. L’idée m’est venue de courir un semi-marathon en poussant une chaise roulante avec un patient SLA. Je me suis décidé pour le semi-marathon d’Omega Pharma dont Marc Coucke était le propriétaire. Je pensais qu’en organisant cela, la télévision locale serait présente. Et nous avons en effet été interviewés.
Comment s’est déroulé ce premier semi-marathon?
J’ai sué sang et eau. Je n’avais encore jamais poussé une chaise roulante et nous n’ étions pas entraînés. Mais nous avons passé un moment agréable, nous sommes arrivés après 1h33. J’ai fait une chute sur un refuge pour piétons et me suis écorché les doigts sur le béton, les cicatrices sont toujours là. Antonio, qui heureusement est sain et sauf, a voulu arrêter. Mais je n’y pensais pas. Atteint de la SLA, il était venu spécialement du Limbourg à Gand, je devais respecter cela. Une des conséquences de cette réalisation était que j’ai été contacté par un journaliste du Nieuwsblad qui m’a dit: si tu cours un marathon en poussant une chaise roulante, une page entière dans l’édition nationale te sera consacrée. Inutile de dire que nous étions d’accord tout de suite.
Quel type de marathon as-tu alors couru?
A la recherche d’un parcours plus plat, j’en ai trouvé un à Spijkenisse; par hasard l’organisation soutienne aussi ALS Nederland. Au début, ils se disaient que cela ne serait pas possible avec la chaise roulante, car je formerais un obstacle pour les autres participants. Ma réponse fut pratiquement immédiate : j’amène un patient souffrant de SLA et vous soutenez ALS Nederland. Dans ce cas bien précis, c’était autorisé. Entretemps, j’avais consulté le Guinness Book of Records, et une telle prestation était inexistante en tant que record mondial. Comme notre temps atteignit 3h36’26”, j’ai introduit la demande. Cela a encore pris 18 mois avant que notre record du monde soit reconnu. Une semaine plus tard, nous avons couru avec Antonio un autre marathon à Breendonk et amélioré notre record de 45”. C’est à ce moment-là que je me suis mis à réfléchir au record mondial du semi-marathon.
Tu voulais donc une deuxième mention au Guinness Book of Records?
Tout à fait, cette prestation se trouvait dans le livre, le temps étant de 1h58. J’ai dit à Antonio: allons-y et nous ai inscrits en 2016 au semi-marathon de Bruxelles. Et cela a été publié dans la presse. L’émission ‘Iedereen Beroemd’ nous a suivis continuellement et nous avons même fait une apparition dans Sportweekend et de Zevende dag. Dans ce cas aussi nous avons fait une demande auprès du Guinness et après 20 mois le record fut inscrit.
Maintenant, tu as opté pour un autre sport.
Tout à fait, j’ai un peu trop forcé la dose et le cartilage entourant mes genoux a disparu à 80%. Mais je veux continuer à me rendre utile auprès de la Ligue SLA. C’est pourquoi j’ai décidé de tenter 100km d’aviron sur un rameur. Ce n’est pas nouveau pour moi. En cela, j’ai suivi les conseils de mon médecin sportif et j’ai appris que le record du monde indoor d’aviron dans la catégorie 50-59 ans est fixé à 7 heures 2 minutes, ce qui fait un bon coup de rames. L’essai de battre le record aura lieu le jour des élections, le 14 octobre, dans les locaux de l’association sportive et d’aviron gantoise. Je commence à 10h et espère avoir terminé à 17h battant ainsi le temps réalisé par un Américain. Tout le monde est la bienvenue et les recettes intégrales sont destinées à la Ligue SLA. Si possible, Antonio nous rejoindra. En ce moment, je m’entraîne et dois perdre encore 5 kilos, mais j’y arriverai.
Deux marathons et deux semi-marathons plus loin, tandis qu’il pousse une chaise roulante, Ronny De Cocker attend avec impatience un nouveau défi : 100km d’aviron sur un rameur en un temps de 7 heures. L’essai de battre le record aura lieu le 14 octobre 2019 de 10h à (espérons-le) 17h. Venez encourager Ronny à l’association sportive et d’aviron gantoise. Vous pouvez également le soutenir en contribuant au compte BE28 3850 6807 0320 de la Ligue SLA avec la communication “Essai de battre le record Ronny De Cocker”. Ronny et la Ligue SLA vous remercient déjà de tout cœur.
Traduction : Eric Kisbulck