Nouvelle méthode pour étudier plus efficacement la SLA

18-12-2018

La maladie neurodégénérative SLA provoque la mort des motoneurones et la paralysie. Toutefois, bien avant que le cellules ne meurent, elles perdent le contact avec les muscles par atrophie de leurs axones. Des chercheurs du Karolinska Institutet en Suède ont mis au point une nouvelle méthode qui améliore radicalement la possibilité d’étudier des axones et ainsi de mieux comprendre le développement pathologique de la SLA. La méthode est décrite dans la revue scientifique Stem Cell Reports.

Tous les neurones ont une extension fibreuse appelée axone, et ceux des motoneurones peuvent être extrêmement longues--plus d’un mètre--qui s’étirent de la moelle épinière vers les muscles des bras et des jambes. On sait qu’en cas de SLA les motoneurones meurent « régressivement » et perdent d’abord la fonctionnalité là où l’axone rencontre le muscle avant de progressivement s’atrophier complètement.

En examinant la présence d’ARN dans une cellule, il est possible de d’identifier quels gènes sont actifs ou éteints et donc le fonctionnement et l’état général de la cellule. Dans les avec des axones longs, il y a un réservoir-tampon d’ARN dans l’axone qui leur permet d’interagir rapidement avec leur environnement--par exemple les cellules musculaires. Les scientifiques aimeraient beaucoup étudier l’ARN dans les axones moteurs d’individus sains et des patients SLA afin de mieux comprendre les processus de la maladie. Cependant, ceci est très difficile car la quantité d’ARN dans les axones est minime. Si une seule cellule du corps pénètre dans le matériel axonique étudié, il le contaminera avec son propre ARN, rendant impossible de voir à quoi ressemble le réservoir d’ARN de l’axone.

Eva Hedlund, professeure agrégé au département de neurosciences du Karolinska Institutet explique : « Nous avons développé une méthode grandement améliorée pour cette ‘axone-seq’. Elle est relativement bon marché, simple à utiliser et très sensible. Nous l’avons décrite en détail dans notre étude, afin qu’elle puisse être utilisée par d’autres chercheurs intéressés à étudier les processus neuronaux. »

Son équipe de recherche a utilisé la méthode pour examiner des motoneurones de souris et de cellules souches humaines. Leurs résultats montrent que l’ARN du réservoir de l’axone diffère considérablement de celui du corps cellulaire, ce qui est une nouvelle découverte. Les chercheurs ont également examiné le transcriptome de motoneurones de malades SLA et ont trouvé que dans les neurones, avec la version mutée du gène SOD1 qui provoque la SLA, le profil du RNA de l’axone diffère de celui des cellules saines.

Selon Jik Nijssen, doctorant et premier coauteur de l’étude avec la postdoctorante Julio Aguila Benitez déclare : « Plusieurs gènes perturbés que nous avons trouvé en cas de SLA sont nécessaires pour le fonctionnement normal de l’axone et son contact avec le muscle, et plusieurs de ces gènes présentent des cibles potentielles pour futures thérapies. » 

 

Traduction : Fabien

Source : ScienceDaily

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