Les scientifiques du VIB découvrent les cellules-souches

23-11-2016

Les scientifiques du VIB découvrent les cellules-souches formant les neurones dans les méninges : implications possibles pour la régénération du cerveau

Dans une étude multidisciplinaire, menée par le Professeur Peter Carmeliet (VIB-KU Leuven), des cellules non-suspectes ont été découvertes dans “les méninges”, les membranes cérébrales autour du cerveau. Ces ‘cellules annonciatrices neuronales’, ou cellules-souches qui se différencient en divers types de cellules nerveuses (neurones). Cette étude démontre que les cellules annonciatrices neuronales, générées au cours de la période embryonnaire et suivant la naissance, peuvent engendrer de nouvelles cellules, Ces trouvailles révèlent l’intérêt et la possible valeur thérapeutique des méninges ainsi que des nouvelles cellules en vue du développement des traitements relatifs aux dommages cérébraux ou aux maladies neuro-dégénératives. L’étude est publiée dans la revue scientifique de premier plan Cell Stem Cell.

Notre perspicacité en matière de capacité plastique de notre cerveau, leur pouvoir à s’agrandir, à se développer, à se reconstituer suite à des dégâts et à s’adapter aux circonstances changeantes durant notre vie, a fortement augmenté ces dernières années. Il y a quelques décennies, nous supposions que le cerveau demeurait statique passé l’enfance. Petit à petit, ce dogme fut abandonné à mesure que les chercheurs ont découvert davantage de preuves que le cerveau adulte a le pouvoir guérisseur et régénératif, grâce à la présence de cellules-souches. D’une façon plus générale, il fut admis que ces cellules- souches neuronales ont été seulement découvertes dans le tissu cérébral en soi et non dans les méninges voisines.

Les méninges, tissus qui ne seront plus sous-estimés: par le passé, les méninges ont été considérées de la part des neurologues et des chercheurs comme une couche de membranes autour du cerveau et de la moelle épinière avec un rôle protecteur contre les chocs mécaniques, mais sans fonction neurologique en tant que telle. La découverte actuelle rejette cette idée, tout comme la considération majeure que les cellules neuronales annonciatrices, ou les cellules-souches qui se différencient des neurones sont exclusivement trouvables dans le tissu cérébral.

Le Prof. Peter Carmeliet (VIB-KU Leuven): “Les cellules souches neuronales, découvertes dans les méninges, peuvent être considérées comme des neurones en tant que tels, ils sont électriquement actifs et fonctionnent de manière intégrée dans le réseau neuronal du cerveau. Afin de démontrer que les cellules-souches sont situées dans les méninges, on a fait appel à une technologie séquentielle très puissante single-cell RNA, technique innovante, supérieure, qui permet d’identifier l’expression du profil génétique complexe des cellules individuelles, ce qui n’a jamais été fait auparavant et qui constitue donc une première pour le VIB.

Perspectives concernant l’avenir : Les scientifiques voient des possibilités dans une transposition vers des applications cliniques à partir des nouvelles trouvailles mais pour lesquelles une recherche complémentaire s’impose.

Prof. Peter Carmeliet (VIB-KU Leuven): “Une question pertinente est de savoir si ces cellules-souches neuronales issues des méninges peuvent être utilisées dans le traitement de dommages cérébraux ou d’atteintes neuro-dégénératives. Avant de pouvoir nous en faire une meilleure idée, force nous est de répondre à de nombreuses questions: comment ces cellules-souches sont activées afin de les distinguer d’une cellule nerveuse, quelle en est la régulation moléculaire sous-jacente? Pouvons-nous potentiellement « kidnapper » le pouvoir formant les cellules nerveuses de ces cellules afin de réparer les neurones dégénératifs dans les maladie telles que la démence Alzheimer, Parkinson, la sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou d’autres affections neuro-dégénératives. Nous pouvons isoler ces cellules annonciatrices des méninges lors de la naissance (il existe des modèles précliniques liées à cette étude), mais pouvons-nous les utiliser ultérieurement lors de transplantations? Nos constatations actuelles ouvrent de nouvelles pistes très intéressantes en matière de recherche ultérieure.

Les options uniques de financement de la recherche: Une recherche dans un domaine inexploré est considéré comme “à haut risque/à haut gain” et l’obtention de fonds pour ce type d’études constitue dans la plupart du temps un vrai défi. Les découvertes de Carmeliet ont pu être en grande partie réalisées grâce au financement de “Opening the future; pionniers sans frontières”, campagne récente de mécénat, mise en route en 2013 par la KU Leuven en vue du financement de la recherche scientifique pleine de risques se rapportant aux affections cérébrales et unique en Flandre.

Prof. Peter Carmeliet (VIB-KU Leuven): “La disponibilité de telles ressources non- conventionnelles de financement est d’un intérêt capital pour la recherche révolutionnaire, cela n’est pas assez mis en évidence. Cette initiative exceptionnelle de mécénat de la part de la KU Leuven est aussi innovatrice et révolutionnaire en soi. Toute notre équipe de recherches apprécie énormément les possibilités offertes par cette source de financement.

Publication
Neurogenic Radial Glia-like Cells in Meninges Migrate and Differentiate into Functionally Integrated Neurons in the Neonatal Cortex, Bifari et al., Cell Stem Cell 2016

Questions
Une percée dans la recherche n’équivaut pas la même chose en médecine. Les réalisations des chercheurs du VIB peuvent constituer de nouvelles thérapies, mais le trajet de développement prendra encore des années. Cela peut donner lieu à de nombreuses questions. Tous ceux qui ont des questions à ce sujet ou autour d’ une autre recherche médicale distincte, veuillez-vous adresser à :  patienteninfo@vib.be

VIB
Les recherches fondamentales liées aux sciences de la vie, voilà l’activité principale du VIB. D’une part, repousser les limites à nos connaissances des mécanismes nucléaires, comment ceux-ci coordonnent les êtres vivants, tels les humains, les animaux, les plantes et les micro-organismes et d’autre part, apporter des résultats tangibles qui contribuent à une société meilleure. Grâce à un partenariat de 5 universités flamandes (UGent, KU Leuven, l’Université d’Anvers, la Vrije Universiteit Brussel et l’Université Hasselt – et un programme d’investissement durable, le VIB a combiné l’expertise de 75 groupes de recherche dans un seul institut. L’équipe de transfert technologique traduit proactivement les visions biologiques dans de nouvelles activités économiques qui, à leur tour, peuvent résulter en de nouveaux produits, médicaments e.a. utilisés en médecine, en agriculture et une masse d’autres applications. Le VIB s’engage également activement dans le débat public concernant la biotechnologie par le développement et la diffusion à large échelle d’informations sur des bases scientifiques concernant les multiples aspects de la biotechnologie. Pour plus d’informations : www.vib.be

KU Leuven
www.kuleuven.be

 

Traduction : Eric Kisbulck

Source : Communiqué du VIB-KU Leuven

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