Test de sécurité chez des macaques rhésus

29-05-2006

Roberta Friedman, PH D., coördinatrice de l’Information au Département Recherche de l‘ALSA

Bref résumé : l’ASLA finance un test de sécurité chez des macaques rhésus afin de confirmer la sécurité d’un traitement ‘antisense’ de la SLA avant de tester cliniquement ce médicament sur le corps humain.

L’Association de la SLA (ALSA) a annoncé le financement d’une étude de sécurité chez 20 macaques rhésus, qui doivent confirmer la sécurité d’un traitement proposé, qui diminue la production d’une protéine mutante dans certains cas de la SLA familiale. Dans des modèles rats, les chercheurs ont démontré que le médicament ‘antisense’, ISIS 333611, exclut la production de SOD1, un molécule qui est lié à une forme agressive de la SLA. Se basant sur cette donnée, les chercheurs croient que ce médicament possède le potentiel d’un traitement efficace de patients atteints de ce type de la SLA. Ils espèrent que cette approche ‘antisense’ s’avérera également utile chez d’autres patients SLA et pour diriger de nouveaux gènes, qui peuvent être mis en rapport avec la maladie. ISIS 333611 est une composition ‘antisense’, découverte en collaboration avec Les Médicaments de ISIS (Nasdaq:ISIS).

"Le potentiel de cette approche thérapeutique est très positif pour des patients SLA qui portent la modification SOD1” dit Lucie Bruijn, Ph D., directeur scientifique et vice-présidente de la ALSA. "Nous sommes enchantés que par ALS TREAT (Translational Research Advancing Therapy for ALS) nous sommes à même de soutenir de tels efforts importants et que, de cette manière, l’on peut passer rapidement du laboratoire à un test clinique."

Les chercheurs, Timothy Miller M.D., Ph.D., et Don Cleveland, Ph.D., de l’Institut Ludwig à l’université de Californie à San Diego, et Richard Smith M.D. du Centre de Neurologie continuent à tester l’activité et la sécurité de ISIS 333611.

Dans certains patients atteints de la SLA familiale, la SOD1 comporte des modifications, qui s’avèrent virulentes, en causant la perte de neurones moteurs. Le mécanisme de cette virulence n’ayant pas encore été bien précisé, il est pourtant établi que la mort de neurones moteurs en est le résultat.

La diminution de la production de SOD1 à la suite de l’utilisation de ISIS 333611 a donné des résultats positifs dans un modèle de rongeur, atteint du type familiale de la SLA. Miller, Cleveland et Smith ont démontré que des modifications par un traitement ‘antisense’ de SOD1 ont engendré une prolongation de la survie chez des rats. Le moment du traitement des rats se situait près de l’apparition de symptômes, car, dans le scénario de patients réels, des signes avancés de la perte de neurons moteurs se manifestent souvent déjà avant le diagnostic de la SLA.

"Le développement de ce médicament ‘antisense’ représente un progrès important dans la mise au point d’un nouveau traitement de la SLA familiale." déclara W. Cleveland, Ph D., professeur de Médecine à l’ université de Californie à San Diego. "A cause de la spécificité des médicaments ‘antisense’ au niveau de la direction des protéines, associées à la maladie, ISIS 333611 représente actuellement la seule approche acceptable au ralentissement de l’expression de SOD1 dans des patients. Si nous pouvons obtenir les mêmes résultats chez des macaques rhésus que dans les modèles rongeurs et si la quantité de SOD1 mutante diminue dans le cerveau, ce médicament pourrait modifier ou même arrêter la progression de la SLA dans des patients humains."

Pour confirmer la sécurité et pour l’étendre aux primats non humains, les chercheurs examineront 20 macaques, qui seront injectés du candidat ‘antisense’ dans la moelle épinière au moyen d’une pompe implantée, reliée au liquide par un système de tuyaux (liquide cérébrospinale ou CSF). Le matériel utilisé pendant cette étude, de même que la procédure CSF, serviront également lors d’épreuves humaines, que les chercheurs projettent.

La FDA exige ce type d’étude de sécurité préliminaire aux tests cliniques. L’étude du traitement ‘antisense’ sur les macaques rassemblera des données sur une période de plus de 90 jours, et comportera des informations sur la tolérance des différentes doses du médicament et sur des paramètres cliniques générales, y compris l’appréciation des fonctions du foie, des reins et du système nerveux. Des études pharmaco-kinétiques seront effectuées afin de définir combien de temps la composition de ISIS se maintient dans la circulation sanguine et dans le tissu nerveux et ainsi arriver à une indication sur la dose à administrer. En outre, l’on mesurera les conséquences sur la SOD1 dans de divers tissus des primats pour pouvoir définir une activité pharmacologique.

Share