Un nouveau ‘médicament’ contre la SLA est plus efficace que ceux qui existent déjà.

13-06-2022

Le médicament expérimental NU-9 répare, dans un modèle murin SLA, les axones malades des motoneurones supérieurs.
-    Le NU-9 allonge les axones des neurones malades mieux que les médicaments actuellement approuvés par la FDA (US Food and Drug Administration).
-    L'effet du NU-9 est renforcé lorsqu'il est administré en association avec des médicaments existants.
-    Si les études sur les animaux donnent de bons résultats et si la FDA donne son approbation, le NU-9, mis au point à la Northwestern University, pourrait faire l'objet d'essais cliniques au début de 2023. 

De nouvelles recherches sur le médicament expérimental NU-9, inventé et développé par deux scientifiques de la Northwestern University pour traiter la SLA (Sclérose Latérale Amyotrophique), montrent qu'il est plus efficace que les médicaments déjà existants et approuvés par la FDA pour cette maladie. 

Plus important encore, le NU-9 a un effet renforcé lorsqu'il est administré en association avec ces médicaments, le Riluzole et l'Edaravone. Le médicament a été inventé par le Prof Richard B. Silverman, titulaire de la chaire Patrick G. Ryan/Aon de la Northwestern University, et les études sur les animaux ont été menées par Dr Hande Ozdinler, professeure associée de neurologie à l'Ecole de Médecine Feinberg de de la Northwestern University.

La recherche, publiée récemment dans Scientific Reports, a montré que le NU-9 allongeait les axones des motoneurones supérieurs malades dans un modèle de souris SOD1 ALS. Cette nouvelle découverte sur l'allongement des axones des neurones malades illustre davantage les capacités du NU-9.

L'axone est le segment du motoneurone supérieur qui relie le cerveau à la moelle épinière et forme le tractus corticospinal, qui se dégénère chez les patients atteints de SLA. La détérioration des axones contribue à la paralysie rapide et fatale de ces patients. 
" Pour qu'un médicament soit efficace, il est important qu'il améliore la croissance et la santé des axones", a déclaré la coautrice principale de l'étude, Dr Ozdinler. "C'est très important pour connecter le cerveau et la moelle épinière et pour revitaliser les circuits des motoneurones qui se dégénèrent chez les patients".

En cas de SLA, les cellules nerveuses qui déclenchent, dans le cerveau, les mouvements (motoneurones supérieurs) et les cellules nerveuses qui, dans la moelle épinière, contrôlent les muscles (motoneurones inférieurs), meurent. 

Dans une étude publiée l'année dernière, les scientifiques de la Northwestern University ont montré que le NU-9 améliorait deux facteurs importants qui provoquent la maladie des motoneurones supérieurs dans la SLA : le mauvais repliement des protéines et l'agrégation des protéines à l'intérieur de la cellule. Ces deux facteurs deviennent toxiques pour le neurone et sont fréquents chez les patients atteints de SLA ou de neurodégénérescence en général. Cette recherche a montré que le NU-9 empêchait la dégénérescence des neurones à tel point que les neurones malades devenaient semblables aux neurones sains du groupe témoin après 60 jours de traitement dans deux modèles murins SLA différents.

Le NU-9 en route vers les essais cliniques

Le NU-9 est prêt à subir des essais cliniques. La société AKAVA Therapeutics, créée l'année dernière par le Prof Silverman, réalise les études de sécurité sur les animaux nécessaires pour que le médicament (désormais appelé AKV9 par la société) reçoive l'approbation de la FDA pour devenir un nouveau médicament expérimental. Ces études consistent notamment à déterminer le niveau de dose et les effets toxiques. 

"Si tout se passe bien, nous espérons commencer avec des volontaires sains dans un essai clinique en phase 1 au début de 2023", a déclaré le Prof Silverman, coauteur principal de l'étude.

En fonction de la réponse de la FDA aux résultats de la phase 1, un essai en phase II visant à administrer le médicament à des patients SLA pourrait commencer au début de 2024. 

Le NU-9 possède un nouveau mécanisme d'action, et son efficacité dans le traitement de la SLA doit être testée chez l'humain", a déclaré le Prof Silverman. 

"C'est un long processus - peut-être 10 à 12 ans - pour découvrir et mettre sur le marché un nouveau médicament", a ajouté le Prof Silverman. "Mais ce médicament nous rend très enthousiastes et pleins d'attentes quant à ses possibilités d'améliorer la vie des patients SLA, qui ont été sans espoir pendant si longtemps."

Traduction : Fabien
Source : EurekAlert

Share