Régime alimentaire de la sclérose latérale amyotrophique : La tolérance des compléments alimentaires hautement caloriques

28-02-2022

Des interventions à haute teneur en calories, y compris un supplément gras à haute teneur en calories et un supplément riche en glucides à haute teneur en calories, ont pu induire une prise de poids chez des patients atteints de sclérose latérale amyotrophique (SLA). Cependant, les symptômes gastro-intestinaux (GI) et la perte d'appétit étaient les deux problèmes de tolérance les plus courants avec les suppléments riches en graisses et en glucides, respectivement. Ces résultats ont été publiés dans le Journal of Neurology, Neurosurgery, and Psychiatry.

Dans la SLA, la perte de poids est un facteur pronostique indépendant et peut augmenter le taux de mortalité de 30 % par perte d'un point d'indice de masse corporelle (IMC). Des recherches antérieures menées sur des humains et des souris atteints de SLA ont montré qu'une alimentation riche en glucides et en calories pouvait prolonger la survie. Cependant, on ne sait pas encore quels sont les nutriments qui offrent la meilleure tolérance et la meilleure prise de poids dans cette population de patients.

Les chercheurs ont mené une étude prospective, randomisée, en groupes parallèles et contrôlée, Safety and Tolerability of Ultra-high-caloric Food Supplements in Amytrophic Lateral Sclerosis (Sécurité et Tolérance des Compléments Alimentaires à très haute valeur calorique dans la Sclérose Latérale Amyotrophique) (TOLCAL) (ALS), (identifiant ClinicalTrials.gov: NCT04172792) pour comparer divers compléments alimentaires à haute teneur en calories (HCSs) en tant que thérapie complémentaire à l'apport alimentaire normal et au traitement standard (c'est-à-dire le riluzole) chez les patients atteints de SLA.

Du 21 novembre 2019 au 22 février 2021, 64 patients atteints de SLA, selon les critères de El Escorial World Federation of Neurology, ont été examinés dans le département de neurologie de l'Université d'Ulm, situé à Ulm, dans le Bade-Wurtemberg, en Allemagne. Tous les patients atteints de SLA possible ou probable ont été randomisés dans un rapport 1:1:1:1 dans l'un des 4 bras: (1) un supplément gras à haute valeur calorique (HCFS); 405 kcal/jour; groupe 100% gras (n=15), (2) un supplément gras à ultra-haute valeur calorique (UHCFS) 810 kcal/jour; 100 % de matières grasses (n=16), (3) un supplément ultra-haut calorique riche en glucides (UHCCS); 900 kcal/jour; 49 % de glucides (n=17), ou (4) un groupe témoin ouvert (n=16) qui n'a reçu aucun supplément. Le principal critère d'évaluation de l'étude était la tolérance. Tous les participants ont été suivis pendant 4 semaines.

Les résultats ont montré que les effets secondaires gastro-intestinaux sont plus fréquents dans le groupe UHCFS (75,0 %), tandis que la perte d'appétit a été signalée le plus souvent dans le groupe UHCCS (35,5 %). Au cours de l'intervention, les participants ont pris +0,9 kg/mois de poids corporel (intervalle, -0,9 à 1.5 kg/mois; P =.03) dans le groupe HCFS contre +0,9 kg/mois (intervalle, -0.8 à 2,0 kg/mois; P =.05) dans le groupe UHCFS.
Une tendance à la prise de poids non statistiquement significative a été observée dans le groupe UHCCS. Les participants du groupe témoin ouvert ont continué à perdre du poids (-0.5 kg/mois; intervalle, -1.4 à 1.3 kg/mois; P = 0.42).

L'étude présentait plusieurs limites, notamment une courte période d'intervention (4 semaines), le recours à des données anamnestiques avant le début de l'étude pour comparer les changements de poids corporel au cours de l'étude, et un déséquilibre des caractéristiques de base entre les groupes, selon les chercheurs.

"Les trois HCSs testés sont adaptés pour augmenter le poids corporel" chez les patients atteints de SLA, ont conclu les chercheurs. Les résultats démontrent que les HCS riches en graisses et mixtes/glucides sont des candidats prometteurs pour de futurs essais chez les patients atteints de SLA. Il convient de noter que l'augmentation des doses au-delà de la dose UHCFS utilisée dans la présente étude n'est pas recommandée dans cette population de patients.

                                                                                                                    
Traduction: Gerda Eynatten-Bové

Source: Neurology Advisor

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