Euthanasie

08-03-2011

Article sur l’Euthanasie:

Dans cet article, nous nous exprimerons clairement et sans détours.  Nous ne prendrons pas position sur les  principes d’ordre moraux, religieux ou autres.  Ce qui ne signifie pas que nous les balayions d’un revers de manche ou que nous considérions ces principes et arguments comme sans valeur. Mais, le fait même de débattre d’arguments connotés ne permettrait pas de garder un point de vue neutre. Et il va de soi que ce regard neutre s’impose pour informer de façon claire, pour appeler un chat un chat ... N’allez toutefois pas interpréter ceci comme de la froideur et de l’indifférence  ou comme de la partialité et de l’étroitesse d’esprit. Nous sommes tout à fait conscient qu’en dehors des faits mêmes, sévit un interminable débat passionné  entre partisans et opposants. En tant que lecteur de ce texte, libre à vous de nous imposer ce débat par le biais de vos questions. Peut-être est-ce même nécessaire, cependant nous estimons qu’une approche neutre est utile voire indispensable pour informer chacun comme il se doit.

‘La loi sur l’euthanasie permet une fin de vie volontaire à condition que celle-ci soit pratiquée par un  médecinet qu’elle satisfasse à certaines conditions.’

Une fin de vie volontaire : Un choix de fin de vie ne peut se faire que si vous êtes conscient.  Ce qui veut dire que vous devrez faire connaître votre choix à un moment donné afin de dissiper toute ambiguïté concernant vos intentions.  Ce choix est soumis à diverses contraintes que nous développerons en détail ci-après.  Dans un premier temps, nous considérerons que vous remplissez toutes les conditions en tant que demandeur potentiel. Et dans ce cas, deux formes de déclaration anticipée sont possibles. Voici un bref aperçu de ces deux options.    

La Déclaration Anticipée d’Euthanasie est la première possibilité.  Cette déclaration doit être écrite et rédigée, signée par deux témoins dont l’un au moins n’est pas membre de la famille ou héritier, est valable pendant cinq ans et peut être enregistrée à la commune.  À savoir aussi que cette déclaration n’est valable qu’en cas de coma irréversible.  Autrement dit, de nombreuses limites entrent en ligne de compte et doivent être soupesées.

La Déclaration Négative Anticipée ou Testament de Vie est la deuxième possibilité.  Cette déclaration offre d’autre choix que la première. Ici, vous pouvez établir la liste de traitements futurs que vous refusez si vous vous trouvez dans l’incapacité d’exprimer votre volonté. Cette déclaration est valable pour une durée illimitée, ne doit pas être signée par des témoins et n’est pas enregistrable auprès de la commune. Vous pouvez également interpréter cette déclaration comme une planification anticipée de soins  qui dans une situation future d’urgence obligera les médecins à tenir compte du fait que vous refuser la réanimation, l’alimentation artificielle ou tout autre traitement que vous ne voulez pas subir. Vous devrez conserver cette déclaration, et il serait utile d’en faire parvenir une copie à votre médecin traitant.  Peut-être même pourra-t-il vous assister dans la rédaction de celle-ci.  

Et enfin pour demander l’application de la loi sur l’euthanasie, vous serez amené, en tant que patient, à introduire une demande écrite et répétée.   Si vous n’en n’êtes plus capable, un tiers auquel votre décès ne profitera pas peut rédiger cette demande.

Le Médecin : Une décision médicale détermine souvent la fin de vie. En règle générale, un médecin que vous ne connaissez pas et que vous n’avez pas choisi  sera impliqué de près dans votre mort.  Ce médecin décidera de ne pas entreprendre ou de mettre fin à un traitement jugé superflu.  Peut-être ce médecin abrègera-t-il l’agonie en augmentant l’administration d’analgésiques ou en réduisant votre état de conscience par la sédation palliative. En dernier recours, ce médecin prévoira l’euthanasie sur votre demande expresse.  Ce médecin devra prendre en considération cette demande qui lui conférera une position unique vis-à-vis de vous et de vos proches. Et il pourra être soit fortement influencé par des considérations personnelles ou professionnelles soit tout à fait ouvert à votre choix et à celui de votre entourage. Comme vous ne pourrez jamais prévoir l’attitude de ce médecin, vous pouvez opter pour une déclaration anticipée. À cet effet, vous pouvez aussi désigner une personne qui veillera à l’application de votre déclaration. Dans ce cas, cette personne ne devra avoir aucun intérêt matériel à votre décès.

Conditions particulières : L’option d’une fin de vie volontaire est donc soumise à des conditions particulières.  Le patient doit être majeur et faire la demande écrite volontaire, réfléchie et répétée d’euthanasie.  De plus, le patient doit être dans une situation médicale sans issue caractérisée par des douleurs physiques ou psychiques constantes.  Le médecin traitant doit s’assurer du caractère constant de la souffrance et en informer le patient.  Ensuite ce premier médecin traitant devra consulter un second médecin indépendant et discuter de la demande du patient avec l’équipe soignante. L’euthanasie même doit être déclarée par le médecin traitant à la Commission Fédérale de contrôle et d’évaluation. Plus concrètement, cela signifie que vous, en tant que PALS souffrant d’atrophies fonctionnelles sévères des muscles vitaux, remplissez toujours les conditions médicales  permettant de demander l’euthanasie.

Pour une étude détaillée et approfondie de ce sujet voyez  le forum (en Néerlandais) Leif het LevensEinde InformatieForum ainsi que RWS, Recht op Waardig Sterven (Le droit de mourir dans la dignité).  Vous y trouverez des exemples de déclarations anticipées si éventuellement vous vouliez en rédiger ainsi que des adresses utiles où poser vos questions.  Sur notre site internet vous trouverez les adresses de ces deux sites.

 

Article réalisé par: Dirk C. Ligue SLA

Share