Visite au laboratoire de neurobiologie de l’Université Catholique de Louvain (KUL)

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16-10-2012

Le jeudi 4 octobre, avec une délégation de 10 personnes, nous effectuons une visite à Gasthuisberg. Nous sommes à la découverte des poissons zèbres qu’on y héberge dans le cadre du sponsoring par le fonds ‘A Cure for ALS’ de l'ALS Liga.

L’accueil est cordial. Le Pr Ludo Van Den Bosch nous dirige chez le Pr Wim Robberecht qui nous adresse la parole. Un peu plus tard il est rejoint par le Pr Philip Van Damme. Wim Robberecht nous présente son laboratoire et les études en cours sur les pathologies neurodégénératives dont 95% sont des cas de la SLA.

Le lien étroit avec l’environnement clinique constitue ce cadre unique du labo, étant donné que les chercheurs sont tous convaincus que leurs travaux bénéficient directement aux patients SLA. Même, si les données générales de la maladie SLA restent (malheureusement) inconnues, le Pr Robberecht met des accents bien spécifiques. Vu que notre but est de découvrir les poissons zèbres, le professeur nous démontre par un exposé clair, le rôle que jouent ces poissons dans ses recherches.

Ce sont des animaux vertébrés dont le développement, bien qu’il se passe dans un œuf sans matrice, reste comparable avec celui de l’embryon humain. Les objets d’études primaires concernent les larves des poissons qui sont suivis dès leur premier stade d’existence. Par des injections, entre autre avec un facteur génétique améliorant le déroulement clinique de la SLA, leur développement vers le stade de poisson est suivi. Ne nécessitant aucune intervention physique, le monitoring visuel des poissons est rendu possible par des techniques de colorisation des fibres nerveuses.

Ensuite, les résultats obtenus sont reportés vers des modèles d’études sur des souris. Ici, le Pr Robberecht fait remarquer que le travail avec les poissons zèbres est coûteux et que celui sur les souris est encore plus cher. Les soins, la manipulation, et la simulation d’un environnement prospère à la reproduction et au bienêtre des animaux, augmentent les coûts., Pour le scientifique, le but de ces recherches sur des animaux, n’est pas d’exposer fièrement les résultats. Cependant, la cheville ouvrière et la raison d’être pour ce genre de travail restent le soutien et l’aide aux patients affectés par la SLA. Des grandes découvertes, suites aux recherches utilisant des poissons zèbres et des souris, ne sont qu’utiles, que si elles donnent lieu aux testes cliniques sur des êtres humains.

Actuellement, il y a un nombre de testes cliniques en cours, d’autres ont échoués. Robberecht déplore ces échecs et voit trois dangers : -a) le retrait possible des entreprises pharmacologiques ;- b) le départ de chercheurs talentueux ; -c) et surtout, la déception chez les patients SLA entraînant leur repli. Il souligne que les patients peuvent fournir une quantité importante de matériel d’étude : des échantillons sanguins ou épidermiques avec lesquels des cellules souches peuvent être produites. Suite aux connaissances du SOD1 et, plus récemment, le C9orf72 (grâce à Rosa Rademakers), nous avons pu identifier d’importants mécanismes occasionnant le déclenchement de la SLA. En y travaillant, il doit être possible de retarder ce déclenchement, sans vraiment connaître l’origine de la SLA. L’historique pathologique de certains patients SLA célèbres, p.ex : l’acteur David Niven et Moa Zedong, nous apprend qu’il doit être possible d’étouffer les symptômes de la maladie durant des décennies, voire jusqu’à 60 ans.

In fine, le Pr Wim Robberecht exprime sa gratitude envers l'ALS Liga. Celle-ci est une source de financement, et elle se manifeste comme groupe de patients en motivant ses membres à coopérer avec la recherche. Ainsi, il ne manquera jamais de mentionner le nom de ‘ALS League Belgium’ lors des publications internationales, par exemple, dans le cas du projet des poissons zèbres.

Ensuite, Ludo Van Den Bosch conduit notre délégation dans les lieux sacrés des scientifiques. Nous voyons les aquariums contenant, plus au moins 6000 poissons, dans 300 bocaux différents. Dans ce lieu, on surveille constamment les conditions incitant les poissons à leur reproduction. Les larves produites sont directement envoyées au laboratoire pour le traitement. Ici, nous étudions à l’aide d’un microscope la structure cellulaire de l’état de la larve à celle du poisson. Nous voyons l’aiguille avec laquelle une spécialiste introduit le produit avec rapidité et exactitude.

Dans la pièce suivante, se trouvent plusieurs types de souris vivant sous des circonstances optimales, et avec un éclairage adapté au rythme journalier. Ensuite, on nous emmène dans un local où nous découvrons une armoire vitrée et stérile permettant de travailler sur des cultures cellulaires. Plus loin, nous observons au microscope des mouchettes anesthésiées, se montrant plus grandes et dévoilant leurs couleurs et leurs membres. Dans plusieurs locaux du labo se trouvent des armoires pouvant garder différentes températures. Tout cela crée une ambiance scientifique, dans laquelle le miniature microscopique est à la base des conclusions importantes libérateurs que nous attendons.

L'ALS Liga remercie le Pr Robberecht et son équipe pour le bon accueil et leur dur labeur. Nous sommes convaincus que l’ampleur de leurs recherches mènera vers des résultats bénéfiques pour notre groupe. Nous leurs souhaitons beaucoup de succès.

 

Traduction : Ligue SLA

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