La plus grande étude génétique sur la SLA identifie 15 facteurs de risque génétiques

22-12-2021

Des chercheurs de l'UMC Utrecht ont identifié 15 facteurs de risque génétiques pour la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Cela permet de mieux comprendre le développement de la SLA. L'étude a été publiée dans la revue de référence Nature Genetics.

Il s'agit de la plus grande étude génétique sur la SLA à ce jour. Au total, le matériel génétique de près de 30 000 patients et de plus de 120 000 sujets témoins a été étudié. Un nombre impressionnant de scientifiques internationaux ont travaillé ensemble sur cette étude. Elle a été réalisée dans le cadre du projet MinE, une collaboration à grande échelle visant à découvrir la base génétique de la SLA, coordonnée par le professeur Jan Veldink de l'UMC Utrecht (Centre Médical Universitaire).

15 facteurs de risque génétiques
On sait depuis longtemps que les facteurs de risque génétiques jouent un rôle dans le développement de la SLA. Environ une personne sur dix atteinte de la maladie a plusieurs membres de sa famille qui ont été touchés par la SLA. Même dans le cas de la SLA sporadique (lorsque la SLA n'est pas présente dans la famille), le patrimoine génétique joue un rôle important dans le développement de la SLA. Le projet MinE a permis d'identifier plusieurs gènes susceptibles d'augmenter le risque de développer la SLA. Grâce à cette étude de l'UMC Utrecht, et en particulier de l’ALS Centrum, fondé par le professeur Leonard van den Berg, 15 facteurs de risque génétiques ont maintenant été découverts. En outre, l'étude a permis de confirmer les résultats des gènes à risque précédemment identifiés et il semble que les gènes qui étaient auparavant considérés comme des causes rares de SLA familiale jouent également un rôle dans la SLA sporadique. Cela rend ces gènes plus indiquées pour des futures études thérapeutiques ciblées sur les gènes.

Wouter van Rheenen, chercheur à l'UMC Utrecht et premier auteur de l'étude : "Dans nos recherches, nous constatons que de nombreux facteurs de risque génétiques sont partagés avec d'autres maladies neurodégénératives, comme la maladie d'Alzheimer, la maladie de Parkinson et la démence fronto-temporale. Cela montre que ces différentes maladies peuvent présenter des similitudes en termes de processus sous-jacents. Cependant, chez les personnes atteintes de SLA, les facteurs génétiques sont principalement exprimés dans un type de cellules du système nerveux central : les cellules nerveuses glutamatergiques." Ces cellules nerveuses utilisent la molécule de glutamate pour communiquer avec d'autres cellules nerveuses. L'implication de ces cellules nerveuses n'a pas été observée dans d'autres maladies neurodégénératives. De plus, les réponses inflammatoires, comme celles que l'on observe par exemple dans la maladie d'Alzheimer et la sclérose en plaques, ne jouent pas de rôle dans l'apparition de la SLA. Ces nouvelles connaissances pourraient donc fournir des indices importants pour trouver la cause de la SLA.

Cholestérol élevé et l’élimination des protéines
"Afin de mieux comprendre comment les 15 facteurs génétiques récemment découverts augmentent le risque de SLA, nous avons examiné à l’aide des données les processus biologiques dans lesquels ils sont impliqués. Cela a donné lieu à des observations intéressantes. Par exemple, nous avons découvert que de nombreux facteurs jouent un rôle dans « l’autophagie cellulaire », explique Wouter van Rheenen. L'autophagie est le processus par lequel les parties défectueuses de la cellule, telles que les protéines produites de manière incorrecte, sont éliminées. "En outre, nous avons également trouvé des preuves que l'hypercholestérolémie augmente le risque de SLA. Des études antérieures ont démontré que l'hypercholestérolémie pouvait inhiber l'autophagie. Les deux peuvent donc être liés. Cependant, nous devrons encore approfondir dans des études futures la manière dont cela fonctionne exactement. Il est encore trop tôt pour affirmer que la réduction du cholestérol serait un moyen de prévenir ou de ralentir la SLA; elle pourrait même être contre-productive."

Ces nouveaux résultats constituent une étape importante dans la recherche de la cause de la SLA. Toutefois, les chercheurs soulignent que si une personne est porteuse de l'un de ces facteurs génétiques, cela n'entraînera certainement pas directement la SLA. Ces nouveaux facteurs de risque ne seront donc pas testés. Ces facteurs augmenteront le risque de SLA chez les personnes qui sont déjà exposées au risque de développer la maladie en raison d'autres facteurs génétiques et environnementaux. L'étude fournira également des pistes importantes pour les recherches de suivi visant à développer de meilleurs modèles de la maladie et de nouveaux médicaments pour la SLA.

Traduction : Fabien
Source : ALS Centrum Nederland

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