Willy Dupont

Envoyé le 10 Mars 2013

Je voudrais réagir à l’interview de M. J. Stocquart dans le dernier bulletin d’information.

J’ai 68 ans et je suis un patient atteint de SLA, à un stade que j’estime déjà bien avancé.

Je voudrais exposer brièvement à quelle vitesse la maladie progresse chez moi.

J’ai toujours bien profité de la vie et j’allais régulièrement manger gastronomiquement avec ma femme. J’aimais aussi profiter d’un verre de vin et je pesais environ 80 kg. Toute ma vie, j’ai pratiqué le sport, j’ai joué au football et, jusqu’à récemment, je pratiquais 20 à 25 km de randonnée tous les quinze jours.

Au printemps de 2011 j’ai commencé à présenter différents symptômes, j’ai eu des problèmes avec ma jambe gauche, qui ne fonctionnait plus convenablement, et d’autres problèmes avec ma main gauche.

Depuis un certain temps, je maigrissais aussi fortement.

J’ai consulté le Dr Madou de l’hôpital Sint-Augustinus à Wilrijk et celui-ci a initialement diagnostiqué une forme de la maladie de Parkinson.

Cependant, au fil des mois, j’ai dû faire face à des problèmes de plus en plus sérieux. C’est pourquoi mon médecin m’a envoyé l’hôpital Middelheim où j’ai subi une électro-encéphalographie complète. Après trois jours, on m’a communiqué le verdict : j’avais la SLA, une maladie incurable.

Entretemps, on est en mars 2013 et il n’y a que deux ans qui se sont écoulés, mais mon état s’est empiré de plus en plus et j’ai de moins en moins de capacités. En fait, je ne sais plus rien faire, même marcher n’est plus possible. Dans l’appartement je peux juste me déplacer avec une canne du fauteuil au lit. Je ne peux sortir qu’en fauteuil roulant. Mais cela n’est pas évident parce que je veux éviter à ma femme d’avoir à pousser le fauteuil roulant, elle a déjà été opérée trois fois au dos.

Je ne peux plus boire de vin, il ne me goûte plus comme avant. Mon principal problème est que je m’étrangle con-stamment en mangeant et en buvant. Ce qui fait que mes poumons sont maintenant gravement infectés. Suite à tous ces problèmes, je ne pèse actuellement que 45 kg. Parler clairement est aussi devenu impossible.

Depuis la fin du mois de janvier, je vais une fois par semaine dans un centre de jour. Cela me permet de sortir parmi les gens. Par hasard j’y ai rencontré quelqu’un d’autre qui souf-fre aussi de SLA.

Elle ne peut plus utiliser ses bras ou ses jambes et reste assise en chaise roulante, mais elle peut encore manger et parler convenablement.

Cela montre que les symptômes de la maladie sont différents pour chaque patient et que la recherche de solutions reste un processus très difficile.

Willy est décédé au cours de la nuit du vendredi 22 au samedi 23 mars. Sa famille souhaite, toutefois, la publication de cet article.

 

Source : Bulletin d'informations 160 – avril, mai, juin 2013

Share