Troubles du sommeil chez les patients atteints de sclérose latérale amyotrophique: perspectives actuelles

20-08-2019

Résumé: La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est une maladie évolutive du motoneurone entraînant inévitablement une faiblesse musculaire généralisée et un décès prématuré. Les troubles du sommeil sont extrêmement fréquents chez les patients atteints de SLA et alourdissent considérablement le fardeau de la maladie, tant pour les patients que pour les soignants. La perturbation du sommeil peut être la conséquence de symptômes physiques, tels que des crampes musculaires, une sensation de douleur, une mobilité réduite, de la spasticité, une rétention de mucus et le syndrome des jambes sans repos (SJSR). En outre, la dépression et l'anxiété peuvent entraîner une insomnie importante. Chez un petit sous-groupe de patients, le mouvement oculaire rapide peut souligner un trouble du sommeil, reflétant la neurodégénérescence des voies du système nerveux central impliquées dans la régulation du sommeil paradoxal. En ce qui concerne le pronostic global, les troubles respiratoires du sommeil et l'hypoventilation nocturne sont d'une importance capitale, en particulier parce que l’hypoventilation nocturne précède l'insuffisance respiratoire. Le contrôle d’une bonne ventilation mécanique est l’une des mesures thérapeutiques les plus importantes pour prolonger la durée de vie d’un patient SLA. La capnométrie transcutanée est supérieure à l’oxymétrie de pouls pour la détection précoce de l’hypoventilation nocturne. De plus, il a été démontré que chez les patients bénéficiant d’une assistance ventilatoire à domicile, la durée de survie dépend d’une bonne normocapnie, d’une bonne normoxie ainsi que de l’élimination des événements apnéiques au cours du sommeil. Plusieurs études ont examiné les habitudes de sommeil et les déterminants cliniques de la perturbation du sommeil dans la SLA, mais les chiffres de prévalence exacts sont inconnus. Ainsi, une prise de conscience constante des symptômes liés au sommeil est importante. Etant donné qu'aucun traitement curatif ne peut être proposé aux patients affectés, les troubles du sommeil doivent faire l'objet d'une recherche approfondie afin d'identifier toute étiologie pouvant être traitée et d'améliorer ou de stabiliser le plus possible la qualité de vie. La prise d’hypnotiques ne doit être utilisée que pour les soins palliatifs en phase terminale et l’insomnie réfractaire aux stades précoces de la maladie, en tenant compte du fait que la plupart des composés aggravent potentiellement les troubles respiratoires du sommeil. 

 

Traduction : Sofiana Mootassim-Billah

Source : Dove Press

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