De nouvelles variantes génétiques de SLA identifiées, dont plusieures chez des personnes qui souffrent de la variante sporadique de la maladie

11-11-2016

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Des chercheurs ont identifié plusieures nouvelles variantes de gènes associés à la sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont un grand nombre chez des patients sans antécédents familiales par rapport à la maladie.

L’étude, intitulée « Variantes rares des gènes associés à la neurodégénérescence révélées par un séquençage ciblé dans une cohorte SLA allemande » et a été publiée dans la revue « Frontiers in Molecular Neuroscience ».

Environ 10% de tous les cas de SLA sont considérés comme familiaux, c’est-à-dire hérités des parents. Les autres sont considérés comme SLA sporadique ou non-héritée.

Depuis la découverte que des mutations du gène SOD1 peuvent conduire à la SLA, les chercheurs ont essayé d’identifier d’autres gènes éventuellement impliqués dans la maladie. Actuellement, plus de 30 gènes associés à la SLA ont été confirmés, principalement dans les cas de la variante familiale.

Les chercheurs ont utilisé des échantillons de sang afin d’analyser le profil génétique de 80 patients allemands atteints de la SLA, dont une majorité souffrait de la forme sporadique de la maladie (92,5%). L’analyse comprenait les gènes confirmés de la SLA ainsi que des gènes candidats, aussi bien que des gènes associés à d’autres maladies neuro-dégénératives.

Les résultats démontrent que 54 variantes rares ont été trouvées auprès de 48 patients (60%) dans des gènes connus de la SLA et dans des gènes candidats, des facteurs de risques et des modificateurs de la maladie (gènes qui influencent la progression de la maladie).

L’équipe a également examiné la longueur du gène C9Orf72, l’un des gènes les plus fréquemment affectés dans la variante familiale de SLA, afin de déterminer si l’expansion répétée (répétitions anormales d’une partie de l’ADN dans la séquence du gène) pouvait être observée chez les personnes atteintes de la maladie non familiale. Cinq patients atteints de SLA sporadique présentaient des expansions répétées pathogènes dans C9orf72, tandis que quatre autres avaient des expansions répétées de longueur intermédiaire. Ensemble, ces résultats montrent que les variations dans les gènes connus ou candidats de la SLA ne sont pas exclusivement héréditaires et peuvent aussi se produire sporadiquement.

De plus, 15 patients avaient au moins deux variantes rares potentiellement pathogènes dans des gènes associés à la SLA, dont quatre avaient également des expansions répétitives pathogènes ou intermédiaires de C9orf72. La présence de plus d’une variante du gène peut influencer fortement la gravité et l’évolution de la maladie chez les patients SLA.

Des gènes associés à d’autres maladies neurologiques ont été découverts chez 12 patients, ce qui soutient l’idée que la SLA partage des voies moléculaires communes avec d’autres maladies neurodégénératives.

« Notre cohorte nous a permis d’évaluer l’hypothèse selon laquelle la SLA présente une origine génétique complexe » notent les chercheurs. « Selon cette hypothèse, de nombreuses variantes ont un certain degré d'influence sur le [résultat] clinique causé par la mutation pathogène. En fait, nous avons identifié des patients porteurs de variantes en plus d’un gène associé à la SLA. Contrairement à d’autres études, nos résultats ne démontrent pas que la maladie débute à un âge précoce chez des patients porteurs de plusieurs variantes”.

Les chercheurs estiment que ce genre d’analyse et la détection de multiples variantes chez un patient pourraient fournir des informations plus précises sur l'évolution probable de la maladie ou sur sa gravité.

“Nos résultats ont une pertinence immédiate pour la génétique clinique, car nous conseillons que les tests génétiques chez les patients allemands ne soient pas seulement recommandés aux personnes atteintes de la SLA familiale, mais également à celles atteintes de la SLA apparemment sporadique » notent les chercheurs. « Nous proposons une stratégie en deux phases : commencer par l’analyse de répétitions dans C9orf72, suivie d'un séquençage complet du panel de gènes si le C9orf72 est négatif ».

 

Traduction : Eric Kisbulck

Source : ALS News Today

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