Inhibition du HERV-K (HML-2) chez les patients atteints de sclérose latérale amyotrophique sous traitement antirétroviral

08-03-2021

Principaux éléments
● Le traitement antirétroviral combiné de 24 semaines associant l'abacavir, la lamivudine et le dolutégravir a permis de réduire le niveau de HERV-K (HML-2) chez la majorité des patients atteints de SLA.
● Le niveau de HML-2 a de nouveau augmenté après l'arrêt des médicaments antirétroviraux.
● Chez les participants présentant un effet antiviral contre le HML-2, la progression de plusieurs paramètres cliniques avait tendance à être plus lente.

Résumé
La réactivation du rétrovirus endogène humain K (HERV-K), sous-type HML-2, semble être associée à la physiopathologie de la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Notre objectif était d'évaluer l'efficacité du traitement antirétroviral quant à l'inhibition du HML-2 chez les patients atteints de SLA, ainsi que de déterminer une éventuelle relation entre la variation des niveaux de HML-2 et les résultats cliniques. Nous avons analysé l'effet d'un traitement antirétroviral combiné de 24 semaines associant l'abacavir, la lamivudine et le dolutégravir sur le niveau de HML-2 chez 29 patients atteints de SLA. Le niveau de HML-2 a baissé progressivement au cours des 24 semaines (P=0,001) et a augmenté en une semaine après l'arrêt du traitement (P=0,02). La majorité des participants (82 %), définis en tant que "répondeurs", présentaient après 24 semaines de traitement des niveaux de HML-2 inférieurs à ceux observés avant le traitement. Des différences dans l'évolution de certains résultats cliniques ont été constatées entre les répondeurs et les non-répondeurs : La CVF a diminuée de 23,69 % (SE=11,34) chez les non-répondeurs et de 12,71 % (SE=8,28) chez les répondeurs. Le score NPI a diminué de 91,95 % (SE=6,32) chez les non-répondeurs et de 53,05 % (SE=10,06) chez les répondeurs (P=0,01). Par conséquent, la progression de la maladie était plus lente chez les participants présentant une réponse virologique au traitement. Ces résultats renforcent davantage l'éventuelle implication du HML-2 dans l'évolution clinique de la maladie.

Résumé graphique

 

Traduction : Emilie Poissonnier

Source : Journal of the Neurological Sciences

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