Une étude suggère que les patients SLA souffrent d’une déficience de connectivité dans certaines régions du cerveau

16-08-2019

Une équipe internationale de chercheurs a découvert que la sclérose latérale amyotrophique (SLA) se caractérise par des changements spécifiques dans l’activité du cerveau et sa connectivité, associés à des symptômes moteurs et cognitifs.

Les chercheurs suggèrent que la mesure de l’altération des réseaux moteurs et cognitifs peut être un nouveau biomarqueur SLA pour évaluer la progression de la maladie lors des essais cliniques.

Ces résultats ont été rapportés dans l’étude « Patterned functional network disruption in amyotrophic lateral sclerosis » qui a été publiée dans la revue Human Brain Mapping

Si la SLA est connue pour ses symptômes moteurs, beaucoup de patients peuvent aussi présenter une gamme des déficits cognitifs et comportementaux qui pourraient avoir une incidence dans les domaines exécutifs, de cognition sociale, de langage et de mémoire. 

Des études ont suggéré que les zones du cerveau qui commandent la motricité sont davantage touchées par la SLA. Des analyses des ondes électriques dans le cerveau ont révélé des changements persistants dans la connectivité des cellules nerveuses, qui peuvent être associés à la dégénérescence structurelle cérébrale due à la SLA. 

Dans cette nouvelle étude, des chercheurs du Canada, des États-Unis et d’Europe a cherché à étudier les caractéristiques de la connectivité du cerveau chez les patients SLA et leur impact sur les manifestations liées à la maladie.

L’étude concerne 74 patients SLA et 47 volontaires sains du même âge à la National ALS clinic in Beaumont Hospital de Dublin. Leur activité cérébrale a été mesurée par électroencéphalographie (EEG) non-invasive. 

Les chercheurs ont évalué la puissance spectrale (mesure du potentiel électrique du signal) et effectué deux autres mesures, conceptuellement différentes de la connectivité cellulaire, reflétant la structure normale de co-modulation et de synchronie lorsque les participants étaient en repos (état d’activité cérébrale sans simulation).

Grâce à cette approche analytique globale, l’équipe de chercheurs a constaté que les patients SLA présentaient des changements significatifs généralisés dans les modèles d’activité cérébrale par rapport aux volontaires sains. Des ondes de fréquences différentes ont montré des réponses déficientes dans différentes zones du cerveau, indiquant une connectivité altérée entre ces aires cérébrales particulières.

Stefan Dukic, auteur principal de l’étude, a déclaré dans un communiqué que : « Ces nouveaux résultats ont identifié de nouvelles anomalies dans la mise en réseau du cerveau. Cela améliore notre compréhension des réseaux du cerveau qui deviennent dysfonctionnels lorsque la maladie progresse, ». Un des réseaux de connectivité qui semblait le plus touché était le réseau fronto-pariétal, important pour l’établissement de nouveaux souvenirs. En outre, la dégénérescence des cellules nerveuses dans les régions frontales et temporales du cerveau s’est avérée être associée à la perturbation du langage.
 
Des analyses supplémentaires à l’aide de mesures fonctionnelles et structurelles, y compris l’imagerie par résonance magnétique (IRM) du cerveau, ont révélé que les modifications EEG dans la connectivité des cellules nerveuses étaient corrélées avec des altérations dans les domaines cognitifs et moteurs, tels que déterminés par l’échelle de cotation fonctionnelle SLA (ALSFRS-R). Cependant, si les résultats de l’EEG pourraient aider à identifier les patients SLA, ils s’avèrent incapables de distinguer les patients selon les sous-types de la SLA.

Les chercheurs ont déclaré que : « Collectivement, les résultats ont montré que l’analyse des signaux neuro-électriques peut capturer et quantifier les changements importants qui se produisent dans les réseaux fonctionnels en cas de SLA, ». Ils ajoutent : « Les altérations que nous avons observées dans la connectivité fonctionnelle sont en corrélation avec la dégénérescence structurelle et avec les mesures cognitives et fonctionnelles moteur ».

Confortée par ces résultats, l’équipe estime que : « l’EEG quantitatif, technologie non invasive et peu coûteuse, pourrait être un outil robuste pour mesurer, par ses constatations, les perturbations du réseau en cas de SLA lors de futures études cliniques ». Dr Orla Hardiman, professeure de neurologie au Trinity College de Dublin et co-auteure de l’étude déclare : « Il y a un besoin urgent de nouveaux traitements pouvant ralentir la progression de la maladie, et le développement de nouveaux biomarqueurs comme aide à identifier des sous-groupes de patients est un besoin très important et non comblé. »

 

Traduction : Fabien

Source : ALS News Today

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