La difficulté à ressentir des émotions pourrait être un signe de modification dans le lobe frontal du cerveau et d’autres symptômes associés auprès de patients atteints de la sclérose latérale amyotrophique.

17-01-2019

L’étude associée à ce postulat, «  Deficits in Emotion Recognition as Markers of Frontal Behavioral Dysfunction in Amyotrophic Lateral Sclerosis » a été publiée dans « The Journal of Neuropsychiatry and Clinical Neurosciences ».

La SLA est principalement reconnue pour ses symptômes moteurs très lourds et progressifs. Mais les patients connaissent également des symptômes non moteurs, ce inclus des problèmes cognitifs et comportementaux.

Une étude précédente avait révélé que des  patients atteints de SLA éprouvaient des difficultés à comprendre des émotions à cause de modifications microscopiques dans le cerveau. Il n’est cependant pas clair si les déficits de reconnaissance des émotions liée à la SLA peuvent se manifester indépendamment de symptômes cognitifs ou comportementaux particuliers qui interfèrent avec ceux de la démence fronto temporale.

La démence fronto temporale, déviance comportementale, est caractérisée par des changements significatifs de la personnalité, des relations inter personelles, ce en raison d’une perte progressive des cellules nerveuses situées dans les lobes frontaux (les zones situées derrière le front) ou dans les lobes temporaux ( les régions situées derrière les oreilles) du cerveau.

Une équipe emmenée par des chercheurs brésiliens a étudié le possible lien entre la reconnaissance des émotions faciales et les symptômes de troubles du comportements frontaux de patients SLA.

Vingt et un patients diagnostiqués avec certitude, ou très probablement porteurs de la SLA de type sporadique et 25 sujets témoins en bonne santé et appariés en sexe et âge ont participé à l’étude.

L’évaluation a montré que la plupart des patients montraient le même genre de déficience du comportement, comme le manque de motivation, des changements dans les habitudes alimentaires ou encore un comportement anormal. Le syndrome neuro psychiatrique commun le plus répandu, affectant 48% des patients était celui de l’apathie modérée à sévère.

Les patients présentaient également des taux d’angoisse et de dépression plus élevés: 43 % et 33% respectivement, montraient des symptômes cliniques significatifs d’angoisse et de dépression.

« C’est ici que nous avons constaté que les symptômes d’angoisse et de dépression peuvent interférer avec l’apathie et autres troubles comportementaux de la démence fronto temporale dans le cadre de la SLA », d’après les chercheurs.

En général les patients SLA ont montré des scores similaires à celui du groupe témoin au test de reconnaissance faciale des émotions (FERT) et au test de reconnaissance faciale d’Ekman. Cependant les patients SLA ont éprouvé plus de difficulté à reconnaître la tristesse que le groupe témoin. Ceci était d’ailleurs plus marqué chez les patients souffrant de déficiences comportementales.

« Mis bout à bout, ces résultats suggèrent que les déficits de reconnaissance émotionnelle co-existent avec les symptômes comportementaux frontaux dans la SLA » .

Cependant l’équipe n’a pu établir aucune corrélation entre les cores du test FERT et l’état mental, l’angoisse ou la sévérité des symptômes dépressifs des patients. Ceci induit que le déficit de reconnaissance des émotions dans la SLA « ne reflète pas forcément soit des troubles de l’humeur, soit des déficits de la cognition générale en encore des fonctions exécutives.

 

Traduction : Carine Henrard

Source : ALS News Today

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