Établir le diagnostic des maladies neurodégénératives avec du graphène

15-02-2019

Détection des biomarqueurs de la SLA avec du graphène. Image : Berry Research Laboratory, UIC

Le graphène offre de nombreuses possibilités. En outre de la production de composants ou de cellules solaires, il est probablement aussi utile pour faire le diagnostic de maladies cérébrales telles que la SLA, et dans le futur peut-être aussi pour le diagnostic de la SeP.

Le problème du diagnostic de maladies comme la SLA (sclérose latérale amyotrophique – une maladie neurodégénérative progressive) est qu’elles ne peuvent être diagnostiquées qu’en excluant d’autres maladies. S’il y avait une possibilité directe et spécifique d’établir un diagnostic, cela éviterait aux patients une longue recherche auprès de différents spécialistes, mais cela permettrait aussi de commencer le traitement plus rapidement. Et il semble que cette possibilité se présente maintenant.

Si le graphène entre en contact avec le liquide cérébro-spinal de patients atteints d'une telle maladie, il entraîne un changement significatif des propriétés de résonance du graphène par rapport aux personnes de contrôle en bonne santé. C’est également le cas chez les patients atteints de SeP (sclérose en plaques), pour qui le diagnostic différentiel est très difficile, surtout au tout début de la maladie. Ces changements clairs montrent de façon univoque de quel type de patient provient le liquide : un patient atteint de SLA, de SeP ou de quelqu'un qui n’a pas de maladie neurodégénérative. C’est un grand pas en avant pour la science médicale.

Le graphène
Comme on le sait, le graphène est un matériau composé d’une seule couche d’atomes de carbone. Tout atome de carbone est chimiquement lié aux atomes de carbone adjacents. L’élasticité de ces composés génère des résonances (phonons), qui peuvent être mesurées très précisément. Lorsqu'une molécule interagit avec le graphène, ces résonances changent de façon très spécifique et quantifiable. Un tel test diagnostic objectif pourrait aider les patients à commencer le traitement plus tôt et retarder ainsi la maladie.

Les options de diagnostic ne semblent pas encore être épuisées, car les chercheurs de l’University of Illinois at Chicago ont même pu déterminer si le liquide provenait d’un patient SLA de plus ou de moins de 55 ans. On constate également des différences entre les patients SLA plus âgés et plus jeunes, notamment entre la forme héréditaire de SLA, qui se manifeste le plus souvent avant l’âge de 55 ans, et la SLA dite sporadique, que se manifeste plus tard dans la vie.

Les résultats de la recherche ont été publiés dans la revue spécialisée Applied Materials & Interfaces.

 

Traduction : Ibe Deturck

Source : Elektor MAGAZINE

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