Une application électronique permettant de surveiller les apports alimentaires pourrait bénéficier aux patients SLA, selon des données d'essai

20-06-2019

Dieet

Une application électronique de surveillance du régime alimentaire peut aider les patients atteints de sclérose latérale amyotrophique (SLA) à gérer leurs apports caloriques afin de maintenir, voire d'améliorer leur poids, et d'obtenir de meil-leurs résultats, ainsi que le montrent les résultats d'un essai clinique.

L’essai a également révélé que les conseils nutritionnels donnés par un diététi-cien, avec ou sans l’usage d’une application de santé électronique, n’amélioraient pas de manière significative le poids des patients atteints de SLA par rapport aux soins classiques.

Les résultats de l’essai EAT MORE (NCT02418546) ont été rapportés dans l’étude intitulée «Conseils nutritionnels avec ou sans technologie de santé mo-bile: essai clinique aléatoire et contrôlé avec standard de soins dans la SLA», pu-bliée dans la revue BMC Neurology

Les patients atteints de SLA sont sujets à une perte de poids avant même que la maladie ait été diagnostiquée en raison de plusieurs facteurs, notamment la dys-phagie (difficulté à avaler), la dépression, la perte d'appétit, la difficulté à mani-puler les ustensiles et l'augmentation de leur dépense énergétique.

On ignore comment le poids corporel contribue spécifiquement au taux de pro-gression de la maladie chez les patients atteints de la SLA. Cependant, de plus en plus de preuves ont démontré que l'évolution de la santé à long terme des patients SLA était associée à leur poids. L'obésité modérée a été associée à une progression plus lente de la maladie et à une survie plus longue, tandis que la perte de poids a été associée à une progression plus rapide de la maladie.

Sur base de ces résultats, les chercheurs se sont attachés à trouver des moyens d'aider les patients atteints de SLA à améliorer leur poids, ou du moins à préve-nir leur perte, afin d'obtenir de meilleurs résultats globaux.

Des chercheurs du Massachusetts General Hospital, avec le soutien de l’ALS Association, ont mené l’étude de phase 2 d’EAT MORE visant à évaluer la ma-nière dont le conseil nutritionnel, avec ou sans application de surveillance élec-tronique, pouvait aider à maintenir ou à augmenter le poids du corps des pa-tients atteints de SLA. 

L’étude menée dans un seul centre clinique comptait 80 adultes atteints de SLA ; ils avaient été randomisés afin de recevoir des conseils nutritionnels de leur médecin et de leur infirmière (soins standard), des conseils nutritionnels donnés par un diététicien à chaque visite (en personne) à la clinique ou encore des con-seils nutritionnels dispensés diététicien certifié et soutenu par une application de soins, appelée mHealth.

Le but des interventions était de permettre aux patients de consommer 117,5 à 235 kcal supplémentaires par jour, en fonction de leur poids corporel initial et de leurs antécédents de poids, l'objectif ultime étant de prendre environ 0,5 à 1 kg (1,1 à 2,2 livres) par mois.

Les participants du groupe mHealth ont commencé par gagner en moyenne 0,3 kg (0,7 lb) à trois mois, suivie d'une perte de poids de 0,2 kg (0,4 lb) après six mois. Les participants du groupe de consultation sur le régime alimentaire ont perdu en moyenne 0,1 kg (0,2 livre) et ceux recevant les soins standard, environ 1 kg (2,2 livres) au bout de six mois. Cependant, ces différences entre les groupes ne furent pas considérées comme étant significatives.

Une analyse plus poussée a montré que, par rapport aux patients recevant des soins standard, les participants suivis avec l'application mHealth consommaient 344 kcal de plus par jour, contre en moyenne 286 kcal de plus par jour pour ceux de l'autre groupe.

Bien que l'essai n'ait pas été conçu pour déterminer la progression de la maladie, l'équipe a comparé les taux de progression des patients en fonction des diffé-rentes interventions.

Dans l'ensemble, les participants suivis avec et sans l'application mHealth ont présenté une baisse moyenne de 2,6 et 5,8 points de l' échelle ALSFRS-R (qui mesure la progression de la SLA) à six mois, par rapport à une perte de 5,2 points dans le groupe de soins standard. 

Les différences de scores ALSFRS-R entre les groupes n'étaient pas statistique-ment significatives. Néanmoins, ils étaient fortement liés aux changements de poids, avec «un gain de poids plus important associé à des taux de progression plus lents de la maladie», ont rapporté les chercheurs.

L'équipe estime que "le conseil nutritionnel doublé d'un renforcement fréquent par une application de santé mobile" peut aider les patients à augmenter leur apport diététique et les calories recommandées.

«L’utilisation d’une application mHealth pour augmenter l’apport calorique dans le cadre de la SLA (…) devrait être largement mise à la disposition des per-sonnes atteintes de la SLA afin de maintenir leur poids», ont-ils déclaré.

 

Traduction : Carine Henrard

Source : ALS News Today

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